On dit que le nom de Bcharré, région du nord du Liban, vient des Phéniciens, qui y ont fondé le village du même nom, où ils exploitaient le bois de cèdre. Ils l’appelaient alors « Beit Ishtar », ou « Maison d’Ishtar », en référence à cette déesse mésopotamienne guerrière et amoureuse, image d’une femme libre de toute tutelle. Voilà qui donne une idée de l’identité la région de Bcharré, qui englobe aujourd’hui 26 villages situés à plus de 1000 mètres d’altitude. Son histoire, pétrie d’un esprit de révolution et de résistance, est portée par un peuple profondément attaché à ses traditions spirituelles, religieuses et sociales... Ici, on découvre une facette particulièrement authentique du Liban.
Cette région joue un rôle important dans l’histoire des Chrétiens : la vallée Qadisha classée au patrimoine mondial de l’Unesco, compte de très nombreux ermitages remontant à la première phase de l’expansion du christianisme. C’est en effet dans cette vallée que se sont réfugiés les premiers chrétiens, pour fuir les persécutions. La vallée est jalonnée de monastères qui surplombent les falaises, dont les parois sont creusées de grottes naturelles décorées de fresques, comme autant de témoins de l'érémitisme maronite.
C’est aussi dans la région de Bcharré, précisément dans le village de Beqaa Kafra, que se trouve la maison natale de Saint Charbel : ce moine ermite est l’un des plus grands saints du Liban.
La vallée Qadisha est également un trésor de nature. Elle offre des paysages vertigineux, qui n’ont de cesse de fasciner les touristes étrangers comme les locaux eux-mêmes. On peut s’y déplacer sur des sentiers pédestres qui permettent de profiter pleinement de la vue et de l’atmosphère si particulière de cette vallée. La région est dans l’ensemble traversée de magnifiques chemins de randonnées, jalonnés de nombreux points d’intérêts. C’est également ici que se trouve les Cèdres de Dieux, une forêt qui invite le promeneur à la paix et au recueillement.
Les habitants de la région de Bcharré sont réputés pour la force de leur tempérament et leur esprit d’indépendance. Ce peuple, profondément attaché à ses traditions religieuses et spirituelles, est animé d’une farouche volonté de préserver son mode de vie et sa culture. Il est réputé pour sa convivialité. Accueillir le visiteur avec générosité est, tout simplement, la manière d’être des habitants, qui forment une communauté solidaire, et même soudée. L’entraide est de mise, héritée des époques où les conditions de vie dans cette région sauvage étaient moins faciles qu’aujourd’hui.
La cuisine locale respecte particulièrement les traditions de la région. Ici, plus que de cuisine libanaise, on parle de cuisine syriaque. Fidèles aux produits et recettes des anciens, elle est réputée pour ses bienfaits, favorisant une santé de fer pour tous ceux qui la consomment au quotidien. Ses plats, souvent associés à certains jours de la semaine, sont composés d’ingrédients sains et naturels (plantes, herbes, légumineuses...), préparés selon des techniques traditionnelles spécifiques, qui garantissent la conservation des aliments et la préservation de leurs nutriments... En plus, c’est délicieux, évidemment.